Il y a plus d’un siècle, nombre de milieux humides de l’île Pelée, qui baigne dans les eaux du lac Érié en Ontario, ont été asséchés pour en faire des terres agricoles. Sur une propriété acquise par Conservation de la nature Canada (CNC), le sol riche qui couvrait jadis ces champs avait en grande partie disparu à cause de l’érosion, les rendant désormais peu rentables pour l’agriculture. CNC avait acquis la propriété pour protéger les vestiges d’habitats naturels abritant de nombreuses espèces menacées. Mais que faire de ces champs?
Le plan de gestion de la propriété prévoyait un projet des plus ambitieux. Pouvions-nous restaurer ces milieux humides?
Près de dix ans plus tard, CNC a commencé à retransformer ces terres peu productives en milieux humides. En créant des dépressions et en démantelant les anciens réseaux de drainage, il a été possible de faire en sorte que ces terres redeviennent gorgées d’eau. Le retour de la vie sauvage a suivi celui de l’eau : non seulement la flore typique des milieux humides s’est rapidement réinstallée, mais ce fut aussi le cas des oiseaux de rivage migrateurs, des tortues et des sauvagines. Pour peu qu’on lui en donne la chance, la nature peut rapidement faire preuve d’une résilience remarquable.
La nature a beaucoup à nous apprendre sur la résilience et peut nous inspirer lorsque les temps sont durs ou incertains. Ainsi, on ne devrait peut-être pas s’étonner que la population canadienne se soit tournée vers la nature au cours de cette période difficile.
Et il n’est pas étonnant que le dernier exercice financier ait posé des défis à la plupart des organisations, dont Conservation de la nature Canada (CNC). Parmi ces défis, la pandémie mondiale de COVID-19, l’urgence grandissante que pose la crise affectant le climat et la biodiversité, ainsi que l’incertitude économique mondiale qui en résulte, sont peut-être les plus grands défis auxquels l’organisation a été confrontée en près de 60 ans d’existence.
Cependant, l’approche prudente et créative de CNC face à cette crise mondiale inattendue montre qu’en étant vigilant dans sa planification, CNC peut aussi faire preuve de résilience et même prospérer en période de changement.
Même si la pandémie de COVID-19 s’est déclarée au dernier trimestre de l’exercice financier 2020-2021, CNC a démontré sa capacité à réagir promptement. Des progrès technologiques et notre nouveau programme de communications internes ont permis à notre personnel de passer au télétravail, tout en maintenant son niveau de concentration et sa productivité, afin que les contributions de nos donatrices et donateurs continuent d’être mises à bon usage en ces temps de distanciation physique. Dans le cadre d’une démarche proactive, face à un certain nombre d’incertitudes, l’équipe de direction de CNC a établi un plan pour assurer la résilience financière de l’organisation au cours du prochain exercice financier.
CNC a également connu des incertitudes avec l’annonce du départ à la retraite de son président et chef de la direction, John Lounds, qui quitte l’organisation après plus de 23 années de service. Pour assurer une transition harmonieuse, notre Conseil d’administration a établi un plan de transition qui permettra de guider CNC pour la prochaine décennie. Aujourd’hui, notre effectif est plus jeune et nombreux qu’il ne l’a jamais été, nous poussant à faire plus et mieux pour concrétiser notre vision.
CNC demeure engagé envers sa mission. Et la ferme conviction qu’ont nos sympathisantes et sympathisants envers notre travail nous a motivés encore davantage à faire en sorte que notre organisation continue de prospérer dans le contexte de défis inattendus. Les réussites de la dernière année ont démontré ce qui peut être accompli lorsque des Canadiennes et des Canadiens engagés travaillent ensemble pour constituer un patrimoine naturel pour les prochaines générations et celles qui suivront.